Gavotte du Bas-Léon

Publié par Claude-Max Jacob

Aussi étonnant qu'il soit, Il n'y a encore jamais eu d'étude musicale approfondie sur les gavottes du Bas-Léon.
La chose n'est pas facile car la pratique de la danse n'a plus grand chose à voir avec ce qui se faisait jadis. Néanmoins il existe des enregistrements de bonne qualité réalisés fin des années soixante. Ils plutôt bien en phase avec les écrits et propos de J.M. Guilcher qui est sans doute le seul a avoir pris le temps de s'y pencher sérieusement.
Je ne vais pas m'attarder sur le nom ou les noms donnés aux danses mais sachez tout de même que le mot "gavotte" est un terme générique pour les nommer. Même s'il n'était pas inconnu des anciens danseurs, il était généralement utilisé par des observateurs étrangers à celle-ci ! Cela n'empêche pas de constater que la structure du pas est proche des "dañs tro" de la "montagne" (tiens , encore une chose qui fait sourire les étrangers quand ils entendent les bretons parler de leurs montagnes !)
 
A l'instar d'Yves Defrance, pour la danse Léon, je vous présente rapidement les éléments essentiels qu'il convient de prendre en compte. Je le ferai en m'appuyant sur les travaux de J.M. Guilcher et les collectages sonores recueillis autour des années 70 (1970, wink).
  • Le secteur géographique de la danse se situe à l'ouest d'une ligne Plouzané / Lannilis.  Elle peut vous paraître un peu floue, ... Normal, elle l'est !
  • Accompagnement musical majoritairement vocal : soliste (homme ou femme) voire binôme ou petit groupe de meneur alternant avec le chœur. Pas de tuilage entre le(s) meneur(s) et le groupe.
  • Structure assez variée des airs tout comme en pays Pagan. La seconde partie du chant ou de l'air d'accompagnement se résumant couramment à une simple ritournelle.
  • Subdivision du temps toujours binaire, peu ou pas de monnayage rythmique.
  • Tempo oscillant autour de 115/120 = noire. Temps "fort" : 1 /4 / 7 . Subdivision de pas en 3 et 4. 
Pratique régulière ou accidentelle, difficile à dire, le décalage entre le chant et la danse n'est pas étranger au Bas-Léon, comme en pays Pagan, nous précise J.M. Guilcher. Le style est plutôt alerte voir plus, chaque danseur ayant un style propre. La tenue par les mains permet beaucoup de liberté de mouvement aux danseurs contrairement à la saisie serrée au niveau des avant-bras des "montagnards".  Cette saisie par la main ou le petit doigt n'est pas spécifique au Léon bien entendu.
La gavotte du Bas-Léon, se dansait sous plusieurs formes mais la ronde est partout la forme fondamentale. Parfois la ronde passe en chaîne ouverte, parfois en cortège. Plusieurs formes peuvent cohabiter en fonction de l'espace disponible ou de la circonstance. L'accompagnement musical s'adapte d'autant plus facilement que le calage musique-danse n'est pas aussi rigoureux que dans les terroirs voisins (montagnard) ce qui fait dire à J.M. Guilcher que le répertoire (assez restreint) en usage au terme de la tradition n'est sans doute pas le répertoire initialement prévu pour la danse. Cela ne veut pas dire qu'il est inapproprié mais qu'il est difficile de définir un style musical dans ces conditions. Le style est donné par la ronde et les chanteurs à un moment donné dans des circonstances elles-mêmes particulières ! Difficile aussi pour les danseurs qui ne participent pas au chant dans la danse de mettre en accord  leurs corps et la danse. Une grande majorité du répertoire est commun aux différentes danses du Bas-Léon  et pays Pagan.
J.M. Guilcher précise également que le chant n'était pas l'unique "moyen" pour accompagner la danse, dans certaines occasions les musiciens locaux pouvaient assurer ce rôle.
Et malgré tout cela il y a quand même un style pour chaque danse !!
 
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